La vaste Forêt des Ducs donne le ton pendant la majeure partie de la randonnée. Le Barrage de la Gileppe fait oublier un instant les arbres, et une fois sortie des bois, ce sont les paysages de haies typiques qui s'offrent à nous.
La carte
Info déplacement Eupen est facilement accessible en train depuis Bruxelles et Liège. (Vérifiez toujours ces informations sur les sites web et les applications des entreprises de transport public concernées - SNCB, De Lijn, Le Tec, STIB, ....). Les horaires changent régulièrement et varient également en fonction du jour et de l'heure de votre voyage). La randonnée - Juin 2023 Un chemin non pavé mène sur le flanc de la colline de Schorberg jusqu'à Eupen-Haas, où un raccourci nous conduit à l'église Saint-Joseph. Cette élégante structure néogothique date du milieu du XIXe siècle. Ici, dans la ville basse d'Eupen, autour de la Vesdre, l'industrie textile était alors en plein essor. En remontant l'Escherbach, nous sommes bientôt complètement engloutis par l'immense forêt des Ducs. Pendant des kilomètres, nous traversons la forêt sur de larges chemins forestiers sans rencontrer rien ni personne. Ce qui est particulièrement frappant, c'est le silence, un silence renforcé par le doux murmure de l'eau dans les nombreux ruisseaux et fossés qui surgissent de nulle part. Parfois, ces gazouillis ressemblent à des voix humaines qui font penser qu'il y a quand même des gens autour de nous. De temps en temps, un oiseau ose ajouter quelques notes aiguës à la palette du silence, mais sinon presque rien ne bouge dans la majestueuse forêt. Sur le chemin, quelques panneaux d'information nous apprennent que ce n'était pas toujours aussi calme ici. À l'époque préindustrielle, le minerai de fer était extrait en de nombreux endroits et fondu dans des hauts-fourneaux primitifs. D'innombrables scories ferreuses et quelques puits témoignent encore aujourd'hui de cette activité, mais nous n'y avons rien vu. La nature a déjà eu plusieurs générations humaines le temps pour en effacer les traces. Un peu plus loin, il s'agit de la Première Guerre mondiale, lorsque les Allemands ont posé pas moins de 60 km de voie ferrée étroite dans ces forêts. Ils avaient besoin d'énormes quantités de bois pour leurs tranchées et leurs campements. Le bois était abondant et bon marché ici. Le bois était transporté par la voie étroite jusqu'à Perkiets, un hameau de Membach, où il était transbordé sur le réseau ferroviaire régulier. Après environ 8 km, le barrage de la Gileppe émerge entre les arbres. Un banc nous invite à écouter le silence de la forêt. Plutôt superflu, car ce silence, nous le vivons déjà depuis des kilomètres, il suffit de se promener dans la forêt. Un point de vue est idéal pour prendre une photo du lac. Un sentier rocheux en descente nous amène à une large route goudronnée. Dans le même temps, la demande de la population de Verviers de construire un réseau de canalisations d'eau a également été prise en compte. Des tuyaux en fer forgé et en plomb ont été principalement utilisés à cette fin. Comme les patrons de l'industrie ne voulaient pas que l'eau soit purifiée, l'acidité élevée de l'eau de tourbe, en particulier, a entraîné une grave intoxication au plomb (saturnisme) de la population, qui s'est installée lentement mais sûrement. Bien que les conséquences négatives du saturnisme soient connues depuis longtemps, ce n'est que dans les années 1980 que les autorités municipales ont décidé de séparer les conduites d'eau à usage privé et industriel, et de construire une station d'épuration qui est entrée en service en 1992. Le sentier GR 15 suit maintenant la vallée du ruisseau Borchène. En arrivant au ruisseau, nous nous heurtons immédiatement à un autre barrage, une version miniature si on le compare au barrage de la Gileppe. Cinq ans avant la mise en service du grand barrage, l'eau de la Borchène était déjà détournée vers les usines textiles de Verviers. Cette pratique s'est poursuivie jusqu'en 1897, date à laquelle, suite à une épidémie de fièvre typhoïde, cet approvisionnement en eau de Verviers a été interrompu. En traversant une partie de forêt, nous arrivons à un carrefour où se dresse la Croix du Petit-Jean, en dialecte local "Lu creüs dé pêtit Djêhan". Il y a plusieurs croix similaires dans la région au sud de Verviers. Au XVIe siècle, la Principauté de Liège s'inquiétait de la déforestation croissante causée par l'industrie sidérurgique naissante. De grandes quantités de bois étaient en effet nécessaires pour alimenter les fours. Le prince-évêque a donc fait délimiter des zones forestières interdites à l'abattage et, dans la meilleure tradition catholique, des croix ont été utilisées à cet effet. La protection des forêts avant la lettre ! Ce n'est que bien plus tard que la croix a été baptisée du nom d'une personne, probablement pour commémorer sa mort à cet endroit. A la Croix du Petit-Jean, nous quittons le sentier GR 15 qui tourne à gauche. Nous continuons tout droit et arrivons au village de Jehanster où nous prenons le bus pour la gare de Verviers. Quelques images
Longueur track
20,89 km
Montée totale
511 m
Descente totale
444 m
La balade commence à l'arrêt de bus Eupen Bellmerin (dans la ville basse), que vous atteignez avec le bus TEC 725. Vous pouvez prendre ce bus à la gare ou au Bushof d'Eupen. Le trajet dure moins de 10 minutes.
Nous terminons la balade à Jehanster, un village situé juste au sud de Verviers. Le bus TEC 703 vous conduira de l'arrêt Terminus à Verviers Gare Centrale en 20 minutes environ. Cette gare se trouve sur la même ligne Eupen - Liège - Louvain - Bruxelles.
Un peu plus loin, mais toujours à Jehanster, les bus 294, 295 et 395 s'arrêtent. Ces bus se rendent également à Verviers, mais ils effectuent des trajets plus longs et ont une fréquence plus faible.
Nous traversons la Vesdre et suivons un sentier qui passe devant les usines de câbles d'Eupen. Arrivés à une croix et une ancienne borne, nous pénétrons dans la forêt et atteignons l'Escherbach, qui se jette un peu plus loin dans la Vesdre. Jusqu'en 1920, la frontière entre la Belgique et l'Allemagne se situait ici. Cette année-là, les Cantons de l'Est ont été annexés à la Belgique et les poteaux frontaliers érigés en 1839 sont devenus une curiosité historique.
Nous traversons le barrage dominé par une statue de lion de plus de 13 mètres de haut. Le colosse regarde vers l'Allemagne, et ce n'est pas sans raison. L'industrie textile avait besoin d'un approvisionnement continu en eau pure provenant de la Vesdre. Eupen, qui se trouvait encore en Allemagne à l'époque, était la première à pouvoir utiliser cette eau. Au fur et à mesure du développement de son industrie, les entreprises textiles belges ont été de plus en plus confrontées à un approvisionnement en eau irrégulier et à de l'eau polluée. Pour résoudre ces problèmes, il a été décidé de construire le barrage. Le barrage fut inauguré en 1878 par Léopold II. Le lion pouvait alors être considéré comme le majeur levé du roi des Belges à l'égard des Allemands. Avec l'eau de la Gileppe provenant de la partie belge des Hautes Fagnes, les barons du textile verviétois purent à nouveau développer leurs activités sans entrave.
Nous décidons de faire une pause et trouvons une place sur la terrasse de la taverne au bord du barrage. Et par coïncidence, ils vendent une bière blonde fraîche de la marque Lionne ... Nous avons bien apprécié cette bière. Elle est produite par la brasserie artisanale Grain d'Orge à Plombières (Pays de Herve).
Si l'on veut avoir une vue plus large sur le paysage environnant, on peut se rendre à la tour panoramique, où il y a également à boire et à manger.
En continuant la balade, nous découvrons le grand parking derrière le barrage. Cela explique pourquoi ce site est toujours très fréquenté les jours de beau temps. Typique du tourisme contemporain : visiter sans effort. On sort de la voiture, admire un peu l'endroit, et repart en voiture.
Nous suivons le ruisseau en amont et, après l'avoir quitté, nous passons devant un arbre à clous. Ce hêtre porte le nom de "Le Clawe Fawe". Planter des clous dans un tronc d'arbre était une ancienne coutume selon laquelle les gens pensaient chasser les maladies en plantant des clous dans un arbre. C'est surtout dans la province de Liège que l'on connaît un grand nombre d'arbres à clous. Ce spécimen est même mentionné sur un site web international consacré aux arbres monumentaux. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la croix près de l'arbre n'a aucune signification historique. Il s'agit en fait d'une plaisanterie des membres d'un mouvement de jeunesse qui ont placé la croix à cet endroit en 1985. Ils l'ont "empruntée" quelque part dans un cimetière parce qu'elle portait le même nom d'un de leurs leaders.
Après quelque 12 km de marche, nous quittons enfin la forêt des Ducs. Soudain, nous apercevons les paysages de haies vallonnées si typiques de la région de Verviers et d'Eupen. Nous passons devant quelques habitations, mais nous observons surtout les prairies fraîches et vertes. Il n'y a guère de cultures arables et les teintes hivernales, généralement gris-brun, n'ont pas leur place dans ce paysage. Ici, tout est vert, été comme hiver, sauf lorsqu'il y a de la neige.
Comme cette randonnée se déroule principalement en forêt, elle est recommandée par temps chaud. La température dans les forêts est toujours beaucoup plus basse qu'en terrain découvert et dans les zones bâties.